EUGENE HIDEAWAY BRIDGES: Hold on a Little Bit Longer (2015)

Originaire de New Orleans, l’ami Eugene emprunte très tôt les sentiers rocailleux du blues. Après avoir joué à travers les States, il décide de tenter sa chance en Europe. Bien lui en prend car un soir, à Paris, il est recruté par le bassiste de BB King. Eugene n’a pas oublié sa Louisiane natale, véritable creuset musical, comme en témoigne son dernier disque qui mélange plusieurs styles différents. La soul mélodique est représentée par « One more time » et « Special lady ». Mister Bridges sait aussi faire swinguer dans les juke joints avec « Hold on a little bit longer » (un rock à la Chuck Berry qui balance avec un piano digne de Johnnie Johnson et une slide très sudiste) et « Love you in every way » (un boogie-blues à la BB King avec des cuivres et le solo de guitare qui va bien). Une mention particulière pour « End of time », une ballade soul de toute beauté avec un solo bluesy et mélodique comme seuls les sudistes savent en sortir. « V8 Ford », un Texas blues rapide, est doté d’un fumant solo de six-cordes. On claque des doigts sur « Yesteryear today tomorrow », un boogie-jazz avec une gratte échappée des mains de Charlie Christian et un solo de saxophone. Le funk pointe le bout de son nez avec « Definition of me » et son solo tout en feeling. Sur le blues « Change your name », Eugene nous enchante avec sa blue guitar. Soulignons également un Texas rock funky et swinguant avec un solo brûlant comme le soleil (« Long way from san antone ») et une ballade pop très agréable (« Thirst for air »). Sans être le disque de l’année, la dernière production d’Eugene Hideaway Bridges se laisse écouter avec plaisir.

Olivier Aubry